Depuis la saison dernière, le kinésithérapeute Nicolas Le Guevel suit l’équipe à plein temps. Rencontre avec ce passionné de sport qui s’efforce de personnaliser les exercices et les soins en fonction de chaque joueur.
Kiné du sport, un choix par passion ?
J’ai toujours fait beaucoup de sport et je voulais exercer un métier dans ce domaine. Après avoir fait une école de kiné à Paris, j’ai travaillé trois ans dans un cabinet spécialisé en rééducation en milieu sportif. Cette expérience m’a conforté dans l’idée de travailler dans cet univers. En parallèle, je suivais une équipe de rugby amateur ainsi que l’équipe de Carquefou.
Qu’est ce qu’il te plait dans ce métier ?
Il faut aller vite et être le plus efficace possible. Les joueurs sont exigeants. Ils connaissent leur corps et veulent en tirer un maximum. C’est stimulant de travailler avec des sportifs plutôt que dans un cabinet avec des patients qui viennent surtout pour être cocoonés… Là, il y a une certaine pression. Un défi à relever ! Ca m’oblige à tirer le maximum de moi-même.
Quels étaient tes objectifs en arrivant au club ?
Je suis arrivé la saison dernière, lorsque le CAB montait en L2. J’ai été mis en contact avec Loïc Paris qui suivait l’équipe en parallèle de son cabinet. Comme le club cherchait quelqu’un à plein temps, j’ai accepté le challenge. Il a fallu tout penser et tout mettre en place pour le professionnaliser.
Le Président a fait d’importants investissements pour rendre mon travail le plus efficace possible. J’ai pu bénéficier d’un matériel adéquat au niveau de la récupération comme une machine qui permet de glacer ou une piscine de cryothérapie où l’eau est à -10°C.
Quelles sont tes missions au quotidien ?
Mon rôle est de prodiguer les soins aux blessés mais aussi de travailler sur la prévention. Lorsqu’on sent une fatigue chez les joueurs, on essaye d’aménager les séances afin qu’ils puissent récupérer et soient au maximum de leurs capacités le jour du match.
Mes journées débutent une heure avant l’entraînement pour faire le point avec les joueurs. Certains veulent me voir pour des straps ou des massages. Durant l’entraînement, je m’occupe des blessés et de leur rééducation. J’adapte les exercices selon le stade de l’évolution de la blessure. A la fin de l’entraînement, certains passent me voir pour un massage de récupération. S’il y a eu un petit souci, on teste l’articulation… Le cas échéant je les oriente vers le médecin ou le radiologue.
C’est un véritable travail d’équipe avec l’ensemble du staff ?
Avec les entraîneurs et le préparateur physique, on se retrouve tous les matins pour faire le point sur les différents blessés, ceux qui sont fatigués ou en reprise. Après chaque entraînement, on se revoit également. Il y énormément d’échanges entre nous. On est un staff réduit, c’est important de bien communiquer !
« Ils se confient à moi… »
En ce moment, il y a pas mal de blessés à gérer ?
Actuellement, nous avons quatre blessés. C’est une question d’organisation pour pouvoir s’occuper au mieux de chacun. Je fais une partie du travail le matin, à l’heure de l’entraînement puis je les revois l’après-midi pour effectuer un travail complémentaire.
Quelles sont les blessures les plus courantes ?
Chez les footballeurs, ce sont les lésions musculaires au niveau des ischio-jambiers et les entorses de cheville. Suivant le joueur et le degré de gravité, la rééducation est plus ou moins longue. Chaque cas est unique. L’entraînement doit toujours être personnalisé. Je prends en compte les antécédents du sportif et sa capacité physique. Le but est de reprendre dans les meilleures conditions possibles.
Tu as une relation de proximité avec les joueurs ?
Je les côtoie au quotidien et je fais les déplacements. Par rapport aux autres membres du staff, j’ai une relation un peu différente. Ils se confient plus à moi. S’il y a des messages que je peux transmettre afin d’aider le groupe, je le fais. Je sais ce que je peux dire et ce que je dois garder pour moi.
Quand ils sont blessés, il y a toujours un petit coup de mou. L’annonce fait un peu mal. C’est à moi de les motiver pour qu’ils se relèvent au plus vite !
Comment perçois-tu l’état d’esprit du groupe ?
Ce n’était pas forcément évident au début. Aujourd’hui, on sent qu’il y a un nouvel élan. Maintenant les joueurs se connaissent mieux, il y a plus de complicité. Et ça se voit sur le terrain !
Crédits Photos : CA Bastia - Gérard Baldocchi