Traore : « L’avenir du club est entre nos mains »

Madimoussa Traore a connu les belles heures du CAB. Blessé en fin de saison de National, l’attaquant vedette du club a subi une longue rééducation. Malgré ses douleurs au genou, il continue à se battre pour que l’Escadron Noir se maintienne.

DSC04566Tu as contribué à l’histoire du club en participant aux montées successives de la CFA à la Ligue 2…

Lors de nos deux montées successives, il y a avait une ambiance fantastique ! Sur le terrain, l’équipe était très combative et les résultats suivaient.
La première année, on manque de peu la montée. Celle d’après, nos objectifs se sont concrétisés… En National, nous avons surfé sur la vague de la montée. Et avant la fin de saison, nous nous sommes rendus compte que l’accession en Ligue 2 était possible… Nous avons tout donné pour y arriver !

Quels souvenirs gardes-tu de ces années-là ?

De très bons souvenirs forcément ! Ce n’est pas donné à tout le monde de vivre deux montées successives.

Attaquant vedette de l’équipe, tu avais beaucoup de monde derrière toi… Est-ce que ça te donnait encore plus envie de te battre sur le terrain ?

C’est sûr que ça fait chaud au cœur d’être soutenu par le public. A chaque match, ça donne envie de se donner à fond pour l’équipe et pour le club. J’ai toujours été dans cette optique-là de toute façon.

Après avoir participé à la montée en Ligue 2, tu as connu une grave blessure. Comment as-tu vécu cette période ?

J’ai commencé à avoir les douleurs en fin de saison de National. Je m’étais déjà fait opéré mais j’ai recommencé à avoir mal… Ce n’est pas évident à vivre !
Cela fait maintenant deux ans que j’ai des problèmes au genou droit. J’ai subi cinq opérations… Au départ, j’ai eu une intervention au ménisque puis ensuite tout s’est enchaîné : les cartilages se sont abîmés et maintenant j’ai de l’arthrose qui se forme.

Avec cette blessure, tu n’as pas beaucoup joué dans ce championnat de L2. Pas trop frustrant et injuste ?

En effet, j’ai quasiment fait une saison blanche, je n’ai joué que trois matchs. Je ne pouvais même pas m’entraîner : dès que je courrais, j’avais des douleurs. Malgré les soins, j’avais toujours mal.
Forcément, j’ai mal vécu cette période. Après les deux montées successives, le club découvre le monde professionnel. Ca donne envie de jouer dans de beaux stades. Hélas, j’ai dû regarder toute l’année les matchs depuis la tribune ou à la télévision lorsque l’équipe jouait à l’extérieur.

« Cette année, j’ai eu la chance de m’entraîner. Dans la tête, ça fait du bien »

Comment s’est passée cette longue période de rééducation ?

Je dois dire que j’ai vraiment été soutenu par le club. Je suis même allé voir plusieurs spécialistes sur le Continent (Paris, Marseille…). J’ai fait aussi pas mal de rééducation à l’hôpital.

Tu sais comment faire pour atténuer un peu la douleur et te permettre de jouer  ?

Malgré des douleurs persistantes, j’essaie de faire mon maximum. Je sais que je ne dispose pas de toutes mes capacités. Il y a certaines choses que je pouvais faire à l’époque et que je ne peux plus désormais. Ce n’est pas évident mais c’est comme ça… C’est le foot ! Malheureusement, on se fait une raison.
Cette année, j’ai quand même eu le plaisir de m’entraîner, et dans la tête ça fait du bien.

Malgré tout, le club a continué de te faire confiance. C’est une marque de reconnaissance importante pour toi ?

Durant la saison de Ligue 2, j’étais un peu dans le flou en ce qui concernait mon avenir. Le club a décidé de me reconduire une année malgré les soucis que j’avais. Je leur en suis très reconnaissant et les en remercient.

Même si tu n’es pas titulaire, dès que tu rentres sur le terrain, on voit que tu défends les valeurs du club. C’est quelque chose d’important pour toi ?

On est dans une situation compliquée. Tous les joueurs, je l’espère, sont concernés par la situation que traverse le club. Je n’ai pas envie que le CAB descende en CFA, au niveau où je l’ai connu il y a quatre ans. Il a au moins sa place en National.

On voit que ça t’affecte vraiment…

Cette saison est très compliquée. Ce maintien est difficile à obtenir…
Ce n’est pas évident de voir le club dans cette situation. On ne s’y attendait pas ! Pour se maintenir, il faut faire quasiment un sans faute. On n’a pas le choix.

Alors que le club lutte pour le maintien, comment te sens-tu physiquement ?

Physiquement, ça va. Je suis tous les entraînements. Je fais tout mon possible, sur le terrain ou lors des entraînements, pour que le club se maintienne en National. Pour les dirigeants, le staff et les salariés, c’est important aussi. L’avenir du club est entre nos mains !

Est-ce que tout le monde est dans cette optique de tout donner pour le match de ce soir, face à Amiens ?

On a pris une grosse claque après le match à domicile face à Istres. Face à Fréjus, la semaine dernière, le contenu était là malgré ces dix dernières minutes où l’on a flanché (expulsion de Truchet). Je pense que si l’on garde l’état d’esprit qu’on avait la semaine dernière, le résultat y sera. De toute façon, on n’a pas le choix. Il faut des victoires !
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Crédits Photos : CA Bastia