Après avoir connu une carrière de footballeur professionnel (SCB, Nîmes) et joué également sous les couleurs du CAB en CFA, Benjamin Ajiboye officie désormais en tant qu’éducateur. Cet ancien attaquant de 33 ans est animé par cette envie de transmettre sa passion et d’inculquer les valeurs du football aux jeunes.
Quels souvenirs gardes-tu de tes années passées au CAB en tant que joueur ?
J’ai passé quatre ans au CAB en CFA. Je suis arrivé en 2007. C’était une période géniale avec des gens géniaux ! Il y avait vraiment une bonne ambiance. L’équipe était soudée. Les joueurs d’ici avaient une certaine mentalité. Même si on ne réussissait pas toujours, on avait la niaque jusqu’au bout. On ne lâchait rien ! Cette année, il manque peut-être un peu de liant dans l’équipe.
Qu’est ce qui t’as donné envie d’être éducateur ?
C’est mon fils de 6 ans qui m’a poussé ! Il avait envie de jouer au ballon et a voulu que je lui achète toute la panoplie du parfait joueur : maillot, crampons… Au final, il est venu une seule fois et a décidé d’arrêter. Il préférait le basket…
De mon côté je m’étais déjà engagé vis-à-vis du président, je lui avais dit que je prenais en charge les gamins. J’ai donc continué. Au départ, je ne pensais pas que cette nouvelle fonction d’éducateur allait m’épanouir. Et pourtant, j’ai vraiment pris du plaisir.
« Leur inculquer le respect est primordial »
Comment se déroulent les séances d’entraînement ?
J’entraîne les gamins en binôme avec Philippe. Je suis ravi de travailler avec lui, c’est une personne très à l’écoute. Il me donne des conseils et on échange beaucoup. On partage énormément de choses ensemble !
On s’occupe d’une soixantaine d’enfants âgée de 6 à 7 ans. Les entraînements ont lieu le mercredi. Pour pouvoir travailler dans des conditions optimales, on a formé deux groupes : les plus petits s’entraînent à 13h30 puis les autres à partir de 14h30. Ce n’est pas évident de gérer le débutants ! Il faut donner de la voix.
Comment se comportent ces bouts de chou à l’entraînement ?
Cette génération regarde beaucoup la télévision et joue aux jeux vidéos. Les gamins s’intéressent au foot et sont fiers de porter le maillot de leur joueur préféré. Quand ils viennent sur le terrain, ils veulent reproduire certains gestes de leurs idoles. Mais ce n’est pas pareil. Ils essayent, s’appliquent. Ils ont envie en tout cas. Et ça c’est l’essentiel ! Nous sommes là pour les conseiller, les guider. Puis c’est fou comme ils progressent vite à cet âge-là!
Certains m’épatent : ils réalisent des gestes impressionnants. Tu te demandes comment cela est possible ! On porte une attention particulière à ceux qui se détachent du lot. On essaye de les pousser encore plus.
Leur rêve : devenir footballeur ?
Oui, ils veulent tous devenir footballeur ! Il n’y a pas d’exception. Ce sont eux qui demandent à leurs parents de jouer. A cet âge-là, les gamins changent tout le temps de sport. Ils veulent toucher à tout. Et les parents ne peuvent rien y faire.
Ont-ils déjà développé l’esprit de compétition ?
Tous les samedis, les petits font les plateaux. Ils ont l’esprit de compétition c’est certain. Il y en a même qui pleurent lorsqu’ils perdent. C’est déjà important pour eux de gagner ! Que le résultat se solde par une victoire ou une défaite, à la fin du tournoi, tout le monde fait la fête. Chaque gamin repart avec quelque chose.
Qu’est ce qui te plait dans cette fonction d’éducateur ?
Je ne suis pas allé loin dans ma carrière de professionnel. Je garde en moi ce sentiment d’échec. Je vois cette fonction comme le moyen de partager ma passion avec des gamins qui ont envie. Même s’ils sont très jeunes, j’essaye de leur donner ce que je peux. Et surtout de leur inculquer cette valeur de respect. C’est primordial dans le football.
J’ai cette envie de transmettre. C’est pourquoi je vais me spécialiser et passer des diplômes. Peut-être qu’un jour j’évoluerai encore. J’aimerai un jour partager mon expérience avec des enfants un peu plus âgés.
Crédits photos : CA Bastia